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Pourquoi hallucine-t-on en montagne ?

La fatigue s’accumule, la prise de risque est importante et l’effort se fait ressentir. Ajoutez à cela la haute altitude qui provoque un manque d’oxygène conséquent et votre cerveau dysfonctionnera peut-être, vous faisant voir et entendre des choses qui n’ont aucune raison d’exister. Ce sont des phénomènes hallucinatoires. Mais d’où viennent ces illusions visuelles ou sensorielles ? Quels mécanismes cérébraux entrent en jeu ? Est-ce dangereux ? Les scientifiques Jean-Paul Richalet, Sandra Cauchy Leal et Samuel Vergès nous expliquent.

«Je marchais sur des têtes de petits bonhommes et j’avais l’impression de faire mal à tout le monde », raconte Sonia Poutrel, ultra-traileuse. Elle a eu cette hallucination lors de l’Infernal trail des Vosges, une course de 200 kilomètres, qu’elle a bouclée en 46 heures et en ne dormant que dix minutes. « Heureusement, mon subconscient me disait bien que je marchais sur des cailloux et non sur des visages. J’ai pu continuer d’avancer parce que je me répétais que ce n’étaient que des impressions, que c’était normal, que tout le monde était fatigué. »

Mais pourquoi se retrouve-t-on dans un état pareil ? Ces phénomènes hallucinatoires relèvent-ils du rêve, d’un problème cérébral, d’une divagation de l’esprit pour contrer l’ennui ? Quels mécanismes cérébraux entrent en jeu ?

Même à moindre altitude, lors d’une course de trail-running ou d’un long trek par exemple, le cerveau peut jouer des tours.  ©Ulysse Lefebvre

Les scientifiques sont unanimes : des efforts très prolongés et des états de fatigue importants peuvent induire des perturbations