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Quand l’escalade aide les femmes victimes de prostitution forcée à reprendre confiance

Camilla et Ingrid s’échauffent, suivies par Gentiane, leur animatrice au foyer AFJ. ©Ysée Demenus

Depuis sa création il y a cinq mois, l’association Haut delà des murs offre à des publics éloignés du sport la possibilité de s’essayer à l’escalade de bloc. Ce jeudi de mars, cinq femmes issues d’un foyer d’accueil pour les victimes de prostitution forcée ont enfilé les chaussons et sorti les biceps pour se confronter autant à la verticalité qu’à leur propres corps, qu’elles doivent se réapproprier. Reportage.

Le sourire à s’en décrocher la mâchoire, Ingrid* contemple les centaines de prises autour d’elle avec envie. Ce jeudi de mars au matin, dans l’une des salles de bloc Climbing District, à Paris, le cours d’escalade a à peine débuté que la Colombienne est déjà prête à en découdre, chaussons de location aux pieds et magnésie liquide sur les doigts.

Avant tout, Thomas Calais, moniteur de 27 ans, rappelle les règles de sécurité à la jeune femme : « Tu te souviens comment on tombe ? En arrière tu laisses ton corps rouler dans l’ordre pied-fesses-dos. Compris ? » Une démonstration express et , voici Ingrid élancée : une arquée main gauche, le pied placé haut sur un volume gris et un mouvement dynamique sur le bac final. Guidée par la voix de Thomas, la néo-grimpeuse aux deux couettes valide le parcours avec hargne et agilité. En bas, Gentiane félicite : « C’est seulement sa troisième séance. Ingrid n’avait jamais grimpé avant ça…»

Nathalie Rabusseau est co-fondatrice de l’association Haut delà des murs. ©YD

Gentiane Debret est animatrice