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« Le Grand Col Ferret est un passage chargé d’histoire, où l’UTMB peut basculer ».

Rencontre avec Alexis Berg, photographe et réalisateur

Alors que les coureurs de la plus célèbre course de trail s’apprêtent à prendre le départ ce vendredi 27 août 2021 à Chamonix, le photographe et vidéaste Alexis Berg dévoile son dernier film : « Grand Col Ferret », produit en partenariat avec Strava. Haut-lieu de l’Ultra trail du Mont-Blanc, ce col est un véritable point de passage chargé d’histoires. Rencontre avec Alexis avant de découvrir son film aux images magnifiques.

Que représente le segment Grand col Ferret pour les coureurs de l’UTMB ?

Alexis Berg : C’est d’abord le point le plus haut de la course, le passage entre l’Italie et la Suisse. C’est aussi le moment du lever de soleil dans l’agenda de la tête de course. Il y a de très beaux passages de nuit mais le Grand Col Ferret, c’est le réveil du samedi.
Il y avait donc une forme d’évidence à choisir ce segment pour le mettre en lumière.

L’UTMB regorge de sections emblématiques du trail dans le massif. En quoi un « segment », comme l’appellent les utilisateurs de Strava, est-il un moteur pour les coureurs ?

Il y a de toutes façons une logique de segments dans le contexte de l’ultra trail. Les distances sont difficiles à apréhender et c’est une forme de découpage utilisée par n’importe quel coureur. A toutes les échelles d’ailleurs, on a tous ça dans nos terrains de jeu. C’est une manière de se représenter la grandeur. Quand on filme le Grand Col Ferret c’est immense, mais sur la carte c’est un confetti.

C’est aussi une introduction pour le public qui passe quelques jours à Courmayeur ou Chamonix. Il peut prendre un « échantillon » de la course.

Alexis Berg. ©Coll. Alexis Berg.

Le segment, c’est une manière de se représenter la grandeur

Le Grand Col Ferret vu du ciel. ©Strava

Le segment, c’est aussi un moyen de courir dans les traces des pros et de se mesurer ? Se comparer ? Rêver ?

Alexis Berg : C’est quelques chose qui appartient à la culture du trail et de l’ultra trail. Dans les départs de masse, tous les coureurs sont mélangés, les meilleurs et les amateurs, ce qui est assez rare dans le sport. Tout le monde partage la ligne de départ (même si cette année, il y aura un départ décalé entre le peloton et la tête de course, en raison du contexte).

Mais c’est un truc qui fait partie de l’identité du trail et des courses d’ultra. Cela met une distance finalement assez faible entre les coureurs, c’est un vrai moyen de communication entre les différents niveaux, avec des données grâce à Strava, mais plus que ça grâce à ce que propose le trail en général. Ici pas besoin de stade, le lieu est partagé. Pouvoir marcher dans les pas des champions c’est l’esprit Strava.

Avec les Finisseurs, Grand col Ferret est ton 2e film du moment. Le passage de la photo à la vidéo se fait facilement ?

Alexis Berg : Je fais des films depuis toujours, même si c’est souvent de manière personnelle. J’ai réalisé par exemple un documentaire sur la pêche en Bretagne et même un documentaire sur la fin du monde en 2012 (lorsqu’on attendait le 21 décembre…). En terme de travail et de prestations, je suis plus photographe, mais j’ai toujours un projet vidéo en cours.

Pour le Grand Col Ferret j’ai organisé un tournage avec des coureurs amateurs (à part Seb Chaigneau) qui étaient intéressés par le projet, fin juin 2021. Ca a été difficile compte tenu des hauteurs de neige importantes et du timing de sortie du film. J’ai ajouté quelques images d’archive fournies par l’UTMB et les désormais classiques interview par ZOOM avec Stéphanie Howe et Jim Walmsley, qui sont les deux tenants du CR Féminin et Masculin (NDLR : CR = Course Record, le meilleur temps sur un segment Strava).

François D’Haene gagne l’UTMB 2017 à ce moment là,
au Grand Col Ferret

Le Grand col Ferret, c’est finalement le lieu des grands moments de l’histoire de l’UTMB combiné à de beaux moments de photographe ?

Alexis Berg : Je couvre l’UTB depuis 2015 et j’y suis monté tous les ans, avec plein d’émotions de photographe, où j’ai vécu des moments forts. En termes de photo, je me souviens de 2016 : il  y avait une mer de nuages et un lever de soleil très beau. J’étais très content d’être là, c’est un de mes meilleurs moments photographiques de l’UTMB.

Et dans histoire de la course, c’est un lieu qui a marqué les coureurs. En 2017, c’est le grand fight avec la présence de Kilian Jornet, François D’Haene et Jim Walmsley. C’est au Grand col Ferret que se joue un moment décisif pour la course. Wlamsley court aux côtés de D’Haene, Jornet est distancié. J’ai peu de photos de cette année là car les conditions météo sont terribles. Jim passe avec François et dans la descente, il explose, déjà attaqué par la montée, longue, de nuit, dans le froid. François gagne l’UTMB 2017 à ce moment là, au Grand Col Ferret. Jim finit 5e.

C’est un lieu « game changer »,
où tout peu basculer.

Je me souviens de Thévenard avec deux ou trois Espagnols à côté de lui. Il fabrique sa victoire à ce moment-là. C’est un lieu « game changer » comme le dit Stéphanie Howe, où tout peu basculer.

C’est aussi quasiment le 100e km et une vraie bascule car l’Italie est vraiment le passage le plus beau de toute la course. Bertone, Bonatti puis la Suisse, c’est un autre monde et un vrai changement de paysage, de type de terrain et d’ambiance.

Et sur la carte, tu commences à revenir dans un grand virage vers Chamonix. C’est presque le chemin retour…

Retrouvez le film et tous les segments des courses UTMB sur strava.com/utmb

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