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La tentation était trop forte, l’occasion d’essai (!) trop belle, franchissons la ligne ! Rugby, fin de saison de TOP 14 2018-2019, La Rochelle flirte avec les sommets, Grenoble dévisse. D’un point de vue topographique, c’est à n’y rien comprendre, c’est la montagne à l’envers. Comme de circonstance, ça ne tourne pas rond. Avant de donner le coup d’envoi, autant annoncer les couleurs. D’un côté les jaune et noir – peu nombreux à parcourir ces colonnes – mais qui apprécieront sûrement ; de l’autre les bleus et rouge – très nombreux ici – mais qui goûteront peu ces mots mêlés ; et enfin tous les autres, qui si tant est qu’ils s’intéressent tout à la fois à la chose ovale et à la montagne, n’auront plus qu’à choisir leur camp. Amis du FCG, soyez beaux joueurs ! Faites preuve d’un peu d’ouverture – il en va du beau jeu – dominez la mêlée et jouez cet essai jusqu’au bout. Sans vous, il ne sera jamais transformé. Revenons sur le prés. Passé le constat rugbystique – certes un peu rude du côté du Stade des Alpes – l’idée est de prendre de la hauteur afin de replacer dans son contexte montagnard ce fameux TOP 14.
Le rugby professionnel est devenu un spectacle qui ne peut se passer de grands stades, de supporters par milliers, d’hectolitres de bière et de télévision en direct. L’Himalayisme est une aventure ; certainement l’une des plus grande qui soit et ce depuis bientôt un siècle. L’aventure n’est pas un spectacle, c’est une démarche qui se trame souvent dans les grands espaces, loin des foules – quoique, voir récemment l’arête sommitale de l’Everest – et le plus souvent à distance des caméras de télévision. La bière n’est pas bannie, encore faut-il l’acheminer au camp de base, un malt nécessaire.
Changeons de crampons, élevons-nous dans les gradins
Changeons de crampons, élevons-nous dans les gradins et tournons-nous vers le levant, le TOP 14 versant montagne se joue là-bas aux confins.
Plein Est, elles sont 14 à lancer leurs sommets à l’assaut du ciel, dominant les hautes vallées Himalayennes. Du Shishapangma à l’Everest, de 8 027m à 8 848m d’altitude, la simple énumération de leurs sommets donne le vertige. Non pas tant celui du vide que celui consistant à imaginer la démarche d’une poignée de femmes et d’hommes, les ayant tous gravis. Combien d’efforts avant de transformer chaque essai en un sommet ? Bien souvent dans une épure et une austérité totale, paradoxe de l’isolement dans le gigantisme. Trois femmes et trente-six hommes, trente-neuf êtres au total depuis 1986 et l’italien Reinhold Messner, à avoir foulé le TOP des 14 plus hautes montagnes de la planète. La moitié d’entre eux y est parvenue sans oxygène. A peine plus qu’un quinze de départ en TOP 14. Cela vaut bien une ola ! par là-haut. Une vague au sommet.