Jerry Moffatt revient avec son carnet de préparation mentale version française. Focalisé sur l’entraînement mental des grimpeurs, l’ouvrage est un recueil d’expériences personnelles des grands noms de l’escalade.
Avec l’objectif de maximiser le potentiel mental des lecteurs/grimpeurs, Jerry Moffatt publie son carnet de préparation mentale en version française. Jerry est l’un des premiers acteurs des premières compétitions internationales et du haut-niveau de par ses performances (premier 8c+ mondial notamment). Il a également gagné les premiers championnats du monde d’escalade à Leeds en 1989. Après Revelations, son autobiographie publiée en 2009, il propose de partager son (immense) expérience et ses tours de main dans Mastermind.
Une préface de Hannes Huch, créateur des livres d’entraînement GIMME KRAFT, des témoignages des plus grands noms de l’escalade (Ondra, Hayes, Herrmann,..), des explications scientifiques, le tout entrecoupé de belles photographies issues d’une multitude de photographes de renom.
J’ai même mis ma magnésie au micro-onde dans l’espoir de la rendre plus adhérente (oubliez, ça ne marche pas !)
Jerry Moffatt
Jerry Moffatt partage, tout au long des 300 pages, ses expériences et anecdotes plus ou moins sérieuses. Par exemple quand il bloquait sur The Dominator au Yosemite : » J’étais obsédé par ce mouvement et je me suis creusé la tête pour savoir comment le faire. […] J’ai même mis ma magnésie au micro-onde dans l’espoir de la rendre plus adhérente (oubliez, ça ne marche pas !)«
Ce carnet de voyage personnel est aussi un guide qu’il faut annoter, remplir, corner, duquel il faut s’imprégner. Pour ce faire, la créatrice Marion Hett a pensé à tout : par exemple des pages Leçon sur lesquelles on peut prendre des notes. Le lecteur est même guidé par des questions telle que “Que signifie le succès pour toi ?”, un calendrier annuel pour définir ses objectifs, des fiches “mon affirmation positive” à remplir et découper, …
On note cela-dit les nombreuses citations faciles du type “Deviens ce que tu penses. Car ce que tu penses détermine en grande partie ce que tu deviendras” ou “Si vous voulez faire quelque chose, il s’agit d’un objectif. Si vous échouez à [le] planifier, alors vous planifiez l’échec.”
Les petits dessins noir et jaune parsemés tout au long de l’ouvrage aèrent les pages, mais est-ce qu’un soleil avec écrit en son cœur “CHANGEZ !” nous fera changer et réussir une 9a+ ?
Certaines phrases poussent également un peu fort l’auto persuasion : “Si votre objectif est de grimper du 8a, écrivez “OBJECTIF – Je suis un grimpeur de 8a.” Notez-le tous les jours, jusqu’à atteindre cet objectif.”
Mais il y a aussi de (très) bons conseils et de belles anecdotes, notamment sur la visualisation, un excellent moyen de retrouver son calme. Alex Honnold raconte son expérience de visualisation tant physique que émotionnelle, particulièrement pour ses solos. Chercher les prises, penser aux endroits de repos, aux endroits problématiques, cela permet de mémoriser et de pratiquer des mouvements.
Jerry Moffatt explique par exemple au lecteur que, sur une paroi raide, on peut utiliser de bonnes prises de pied mais des grattons pour les doigts afin d’augmenter la force de ses doigts.
L’auteur s’attarde par ailleurs sur un point fondamental de la grimpe : la pensée inconsciente, parce que le travail du grimpeur est de se fier à ce qu’il a appris et de laisser faire l’inconscient. Son travail consiste à réfléchir au prochain mouvement. La synthèse inconsciente est donc une chose importante à connaître pour performer.
Après avoir listé et analysé tous les ingrédients nécessaires sur le plan mental pour provoquer la réussite en escalade, avoir abordé chaque discipline (bloc, à vue, après-travail, trad, …), place aux anecdotes des plus grands. Focus sur des réalisations majeures en milieu naturel et sur le processus mental qui a conduit Sharma, Megos, Hayes,… à la réussite.
Dans le carnet de Jerry Moffatt, Mastermind.
Dans son journal intime de 1990, Jerry Moffatt écrivait déjà “contrôler ce que j’écris et ce que je dis, ne jamais parler d’échec, me souvenir du positif. Faire mon plus grand atout de ce en quoi je suis mauvais.” Appliqué à l’escalade, c’est exactement ce qu’il cherche à nous communiquer à travers ce manuel.
Un livre sympa pour en savoir plus sur les entraînements mentaux des différentes pointures de la grimpe, même s’il s’adresse davantage aux grimpeurs confirmés.
On note évidemment la faute d’orthographe dans le nom de famille de l’auteur (Jerry Moffatt et non Moffat) en première de couverture …