Avec l’éclairage de Yves Ballu, Vivian Bruchez et Symon Welfringer nous avons dressé le constat que, si l’on entre en alpinisme comme en religion, force est de reconnaître que les mythes sont usés. À quels nouveaux saints convient-il de se vouer ? Suite de notre interview à trois avec l’historien, le skieur et l’alpiniste pour décortiquer les nouveaux mythes et comment ils sont façonnés. À la recherche du prochain chapitre de l’alpinisme.
La « religion montagnarde » prend sa source dans les années mythiques et très médiatisées situées entre 1960 et la fin des années 1980, comme nous l’avons vu dans l’article précédent. Une époque où l’exploit et le drame en montagne était vendeur, pour paraphraser Yves Ballu, historien passionné du récit montagnard par voie de presse. Un emballement d’autant plus justifié que le grand public découvrait un sport avec des risques et des enjeux démesurés (la vie, en l’occurrence), au détriment de tous les principes de confort et sécurité habituels. Aujourd’hui pour les alpinistes, la source s’est tarie, en tout cas dans la presse généraliste. Selon Symon Welfringer, représentant de la nouvelle génération de l’alpinisme de haut niveau, « il y a peut-être un manque de performance pure et dure qui explique la baisse d’intérêt du public. En tout cas, il faut plus prendre le temps pour comprendre les enjeux et difficultés d’une ascension. A moins d’être initié, le public a du mal à évaluer la prouesse que cela représente. » Des exploits moins extraordinaires et la
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