Il a traversé les années 80 et 90 pied au plancher. Littéralement, pour rejoindre et avaler les voies les plus dures, dans un triangle compris entre Bleau, Buoux, et le Mont-Blanc, où il a signé la solitaire hivernale de Divine Providence. Alain Ghersen est l’une des figures du film Les prophètes de l’escalade, pépite vue au Festival Aventure & Découverte de Val d’Isère. Signataire du Manifeste des 19 en 1985, Alain Ghersen revient sur cet âge d’or de l’escalade, où il a été à la pointe de la polyvalence, autant en escalade qu’en alpinisme. Docteur en philosophie, Alain Ghersen est aussi l’un des survivants de cette génération qui aimait la vitesse et le solo.
Quand Alain Ghersen se lance dans la première ascension hivernale de Divine Providence, la voie la plus dure du mont Blanc, versant italien, en février 1993, il se lance dans l’inconnu. Pourtant, il connaît très bien la voie : avec Thierry Renault il en a fait la première en libre, du 7c à 4000 mètres. C’était l’été 1990. Précurseur, on vous dit.
À l’époque les grimpeurs ont des cordes roses fluo, des baudars fluo, des collants bariolés, pas de casque, même l’hiver dans Divine… En 1987 Alain a une idée folle, qui résume sa polyvalence à l’époque : enchaîner un bloc dur (Carnage, 7b+ bloc à Bleau), une voie dure en falaise (Le Bidule, 8a+ au Saussois) et …l’arête intégrale de Peuterey au mont Blanc,
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