Gonflé par les têtes d’affiche, le festival de Ladek, en Pologne, fait le plein malgré le temps maussade. Et la présence d’Adam Ondra n’y est pas pour rien. Le tchèque est venu en voisin. Entre deux présentations publiques, très pro, nous l’avons rencontré en tête à tête pour parler 9c, Dawn Wall et JO, auxquels Ondra a prévu de faire bien plus que simplement participer.
Pour les grimpeurs « normaux » que nous sommes en majorité, peux-tu expliquer la différence entre un 9b+ et un 9c ?
Et bien, disons que j’ai grimpé tous les 9b+ qui existent (NDLR : deux dans le monde : La dura dura en Espagne et Move, à Flatanger également). En comparant, je peux dire que Silence est un 9c, vu la difficulté et le temps passé pour en venir à bout. J’ose surtout dire que c’est un 9c au vu de certains mouvements qui sont extrêmement difficiles. Même si au bout du compte, ce n’est qu’une suggestion et on ne peut jamais être sûr à 100%. Mais encore une fois, il n’y a rien de magique, c’est juste un travail de comparaison entre les différentes voies que j’ai grimpées.Il n’y a pas beaucoup de grimpeurs qui ont le niveau.
On se souvient d’Edlinger, qui passait la finale de la première compétition d’escalade à Bardonecchia en 1986, sans poser le genou, ce qui ajoutait un cran de difficulté, mais surtout d’élégance sur ses concurrents. Les temps auraient-ils changé ?
Et bien, peut-être qu’un jour nous aurons le niveau pour passer Silence sans genoux. Mais cela montera la cotation à 10a+…Pour l’instant, j’ai décidé de rester concentré sur l’escalade sportive
Adam Ondra, après avoir enchaîné le crux en 9a du Dawn Wall (El Capitan, Yosemite), en novembre 2016. ©Hein Zak / Black Diamond