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À chaud

Il se dit qu’on y voit plus clair en altitude.
Une question de densité de l’air et de dispersion des poussières.
C’est ce que disent les scientifiques.
Ça doit se jouer dedans aussi. Quelques poussières en moins. De la légèreté en plus.
C’est après l’accolade du sommet et les pièges de la descente que la clarification opère. Il y a ce savoureux fouillis ; la tension s’adoucit, la fatigue émerge, l’euphorie de la réussite un peu, le bonheur d’être ensemble et en vie, beaucoup. Tout cela se mêle et offre un prodigieux sentiment de vision nette. Les scientifiques, pour qui tout s’explique, disent qu’on tient là un effet cocktail détonnant ; anxiolytique, antalgique, excitant, un tiers de chaque pour des endorphines qui ressemblent furieusement à l’opium. Nous, dont le laboratoire est la vie, préférons croire que cette magie provient des lieux, quelque chose du ciel et de la terre, quelque chose qui échappe au monde mesurable et qui nous dépasse. Que la poésie résiste encore à la densimétrie ne nous fâcherait pas.
À cet instant précis où les poussières s’effacent, tout s’éclaire, il nous vient des envies de radical. Cesser d’alourdir notre vie de broutilles, ne plus attendre pour bondir sur un rêve ou sur un autre, dire merde à nos cons, faire le ménage des priorités, vider le PEL, se ruer et ne jamais regretter. Il est ainsi des moments de l’existence qui convoquent les vérités, enfouies les autres jours mais qui se fraient, là, le chemin de