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Grèves dans les salles d’escalade à Paris : jusqu’où ira la marchandisation ?

Une tribune de Gilles Rotillon

Des employés de Climb' Up ont récemment fait grève. ©JC

Deux salles d’escalade parisiennes, Climb Up Aubervilliers et Climbing District, ont récemment été secouées par des mouvements de grève. Leurs salariés dénoncent des licenciements brutaux, des conditions de travail difficiles et, de manière générale, un dialogue de sourds avec leurs directions respectives, guidées par une « politique du chiffre. » Ces contestations inédites révèlent des tensions profondes générées par l’entrée du marché dans le secteur des loisirs qu’est l’escalade indoor. En d’autres mots : que se passe-t-il quand le capitalisme s’invite au cœur de la dynamique de l’escalade ? Gilles Rotillon y répond.

Les mouvements sociaux qui commencent à voir le jour dans les salles d’escalade, aussi bien en France (Climb Up à Aubervilliers, Climbing District à Paris, Touchstone Climbing qui possède une douzaine de salles en Californie) ne peuvent pas être une surprise. Ils sont les conséquences de l’entrée du marché dans une activité de loisirs. Cette marchandisation de l’escalade, je l’ai déjà abordée dans un autre article, mais je voudrais ici me concentrer non plus sur le point de vue de la demande, qui regarde du côté des pratiquants en observant ce qu’ils font et ce qu’ils souhaitent, mais du point de vue de l’offre, c’est-à-dire des professions qui sont progressivement apparues pour répondre à cette demande. 

Mais pour comprendre l’évolution de l’escalade vers le marché, il est nécessaire de faire un détour pour la replacer dans le cadre général de la crise du capitalisme.