Les bonheurs (presque) simples : réussir son premier 9a. ©Gilles Puyfagès
À l’heure où Adam Ondra fête son centième 9a, Hugo Parmentier, 20 ans, n’en revient pas d’avoir franchi un cap symbolique, bien loin des projecteurs. Impressions, texto.
Faire 9a était clairement un objectif de mon année 2018. L’été dernier j’avais enchaîné mes deux premiers 8c+. Trouver une belle voie plus dure à essayer était une suite logique. Mais je n’avais pas forcément de voies en tête. Lorsque Romaric Geoffroy a sorti Mollasse’son et a posté une jolie vidéo, ça m’a tout de suite donné envie.
En plein entraînement en vue des championnats de France de bloc, j’ai eu la chance d’y aller le temps d’un week-end avec un ami qui avait déjà essayé. Ça me correspondait très bien et j’ai accroché directement avec cette ligne sur petites prises, dans un gros dévers. Le copain avançait bien et en connaissait les subtilités. C’est donc allé plus vite pour trouver mes méthodes. Malgré le froid (4°C et de la pluie) les sections étaient bien calées et il me tardait de revenir.
Deux semaines plus tard et 7 jours avant les championnats de France, je revenais à Mollans. Treize heures aller-retour depuis Paris, pour essayer de nouveau. Les copains qui devaient m’accompagner n’arrivaient que le dimanche et ce n’est qu’à la falaise que j’ai rencontré un compagnon de cordée. Suite à une montée de calage, j’y ai mis un réel essai.
Les conditions étaient parfaites, j’étais en meilleure forme et après un gros combat je clippais le relais !
C’est clair que le 9a a toujours été dans un coin de ma tête. C’est un accomplissement pour un grimpeur. Je me rappelle, petit, de rêver devant la photo de Wolgang Güllich sur les monos d’Action Direct, le premier 9a au monde établis en 1991. Maintenant je sais que c’est possible ! Me mesurer à des King lines, libérées par des idoles comme Chris Sharma ou Adam Ondra, serait dingue. Peut-être plus que la cotation, l’itinéraire, les mouvements, l’esthétisme de certaines voies m’appelle. J’aimerais trouver une voie qui me plaise réellement, dans laquelle je n’aurais aucun mal à me mettre le chantier et où je pourrais repousser mes limites.
Et depuis, l’envie de retourner dans la nature, d’essayer des voies magnifiques et de rencontrer des gens venant de partout dans le monde s’est décuplée. Habitant à Paris, je n’ai pas l’occasion d’y grimper souvent mais je sais que ça me fait du bien, et qu’à l’avenir j’y consacrerai beaucoup plus de temps. Pour le moment, retour à la résine et l’entraînement pour la saison de compétition. En ligne de mire les championnats du Monde à Innsbruck pour le combiné… »