Leurs traces se perdent sur ce qui semble être une petite arête neigeuse.
Sur les quelques photos diffusées par l’équipe de secours, on devine l’itinéraire emprunté par les trois alpinistes.
On comprend leur choix de rester sur un fil de neige pour éviter les coulées adjacentes.
On imagine leur prudence dans une neige qui semble encore profonde.
On devine un rognon rocheux qui a du servir d’étape intermédiaire avant de décider de la suite, abri de pierre dans une face immense, une face pour laquelle ils s’étaient entraînés et préparés ; une face qu’ils avaient étudiée pour en déchiffrer les lignes de faiblesse et tracer leur voie.
On parle d’une cassure de 40cm d’épaisseur, là où les traces s’arrêtent, s’effacent.
On réalise.
©Kailash helicopter
Cette photo des traces de Thomas, Gabriel et Louis est la dernière illustration de leur talent d’alpiniste, jeunes GEANts qu’ils étaient.
C’est la dernière image mais aussi la plus saisissante, à la fois tellement familière et terriblement singulière.
On dit souvent que l’alpiniste s’exprime en traçant des lignes dans la montagne. Nous en avons ici un douloureux aperçu.
On sourit à l’idée qu’ils aient eu la joie
de respirer l’air raréfié
La photo a été prise sur l’arête sommitale d’après les secours.
On sourit à l’idée qu’ils aient eu la joie de respirer l’air raréfié, de regarder loin autour d’eux.
On se dit que c’est probablement cette image d’alpinistes heureux qu’il faudra garder à l’esprit lorsqu’on pensera à Thomas, Gabriel et Louis. Des alpinistes qui faisaient ce pourquoi ils s’étaient formés, ce qui les faisait avancer et, probablement, ce qui leur procurait un bonheur incomparable.
Le ciel est bien sombre aujourd’hui dans notre petite communauté. Mais elle reste soudée.
Que les familles et amis de Thomas, Gabriel et Louis sachent que nous les soutenons dans ce moment difficile. Les traces de ces trois alpinistes ne s’estomperont pas.
