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Vertiges persans : récit intime sur les traces d’un père alpiniste

Ça commence par une descente. C’est plutôt rare dans un livre de montagne. Sans autre préambule, les pierres claques et les chaussures s’enfoncent dans les pierriers d’une montagne dont on ne sait si elle est réelle ou rêvée. Son nom lui-même semble issu d’une légende ou d’un récit biblique : le Trône de Salomon. 

Et on nous parle d’avalanche, d’avalanche de pierres en l’occurence. À moins que ce ne soit l’avalanche de souvenirs qui étreint l’autrice. Et cette urgence d’en réchapper ou de choisir d’y plonger pleinement. Ainsi commence l’exploration des souvenirs. 

Dès ce point de départ in medias res, que l’on retrouvera plus loin dans le livre, Emilie Talon estompe les contours du récit et se joue du sel propre au travail de mémoire : tirer les fils d’une pelote où s’entremêlent les faits avérés et les souvenirs nimbés. 

Vertiges persans, Émilie Talon, Ed. Guérin, 2023, 22€.

De l’aridité de la montagne perse, on plonge rapidement et sans transition dans la fraîcheur d’un vallon de l’Oisans. Années 1980. La lumière est chaude comme les teintes sépia d’une photo de famille. La jeune enfant se blottit contre son père dans « son petit creux ». L’écriture est ciselée, comme le soleil pique les yeux. Emilie n’en dit pas trop, sur le fil de la pudeur. Mais l’émotion est bien là. Dans le ventre du père aimant couve la maladie. Mais ce n’est pas la chronique de ce malheur annoncé qu’elle va nous raconter. Emilie choisit plutôt de