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Paul Preuss, grimpeur unique

Le 3 octobre 1913, il y a cent dix ans jour pour jour, disparaissait l’un des grimpeurs parmi les plus influents au XXème siècle : Paul Preuss. Il est tombé, en solo, sur un obscur sommet du Dachstein, mais il a inspiré des générations de grimpeurs comme Messner. Preuss n’était pas seulement un prophète de l’escalade en solitaire, mais également un alpiniste polyvalent, curieux, et l’un des premiers skieurs-alpinistes.

C‘est un sommet peu fréquenté, dans le massif du Dachstein, non loin de Salzbourg. Le Mandlkogel présente de loin un éperon à la silhouette altière, aussi attirante que les fiers sommets des Dolomites qu’a beaucoup fréquenté Paul Preuss. De près, le versant nord du Mandlkogel est loin de présenter un rocher parfait, le calcaire y est fragile. Du rocher ou du grimpeur nul ne sait la raison de sa chute, mais ce 3 octobre 1913, Paul Preuss tombe. Il n’a pas de corde et fait plus de trois cents mètres de chute.

À vingt-sept ans, Paul Preuss a pourtant attiré l’attention, et parfois l’exaspération de ses pairs, qui lui reprochent une attitude insconsciente. Mais son héritage lui survit aujourd’hui. Sa trajectoire n’a rien d’une comète : Reinhold Messner lui-même le considère comme un héros, allant même jusqu’à lui consacrer une biographie, parue chez Guérin. Récemment, le britannique Paul Smart lui a dédié une nouvelle biographie (version française ici), dont le titre, le Seigneur des abysses, serait une raillerie du guide Tita Piaz, contemporain de Preuss, et néanmoins ami,