Dans son ouvrage Autobiographie de la neige (éditions Glénat), Daniele Zovi raconte ses souvenirs des flocons et glaciers de son enfance, du silence que la neige engendre et de la connaissance scientifique. Un monde fragile et poétique dans lequel on se love.
Les formes des cristaux, la fin des glaciers, le silence qu’apporte la neige, Daniele Zovi relate dans son ouvrage Autobiographie de la neige les souvenirs de sa jeunesse parmi les sommets qui encadrent le plateau d’Asiago (Vénétie, Italie). Ce forestier de formation rappelle ses souvenirs personnels pour les mettre en perspective avec l’état actuel de la neige. « J’avais vingt ans : la différence entre l’image de la coulée de glace striée de crevasses bleues et vert émeraude que je garde en mémoire et celle qu’on voit aujourd’hui est atroce, et c’est à cette aune toute personnelle que je mesure les crimes que nous faisons subir à notre Terre mère. »
La neige fait partie de sa vie, de sa mémoire, et elle l’interroge. Il se fait spécialiste de celle que l’on nomme en finlandais d’une multitude de noms en fonction de sa texture : Lumi, Pyry, Myräkkä, Rae, Räntä, Tuisku.
 Au début, je me tenais trop près du cristal, je voulais bien le voir, mais mon haleine le faisait fondre. Si je restais à une vingtaine de centimètres, j’avais neuf, dix secondes de temps pour observer sa forme que je reportais ensuite de mémoire sur un cahier à petits carreaux à la couverture rouge, hélas perdu depuis.
Autobiographie de la neige, Daniele Zovi – éditions Glénat, 2023
Mais cet ouvrage est loin d’être un simple livre de souvenirs poétiques, il est bien plus. Daniele Zovi retrace son éducation alpine et son apprentissage scientifique : la taille des cristeaux, le mode de formation d’un flocon, la température de la neige, les animaux sauvages et leur résistance au froid, …
Cette ode à la neige, cet hommage à un monde chaque jour plus précaire est une tentative urgente de sauvegarder son histoire de la neige, qui chaque année diminue spectaculairement. L’auteur traite le rapport de l’homme à la neige et nous embarque avec lui dans un poème bien imagé. Se laisser porter par chaque chapitre, chaque histoire « d’un monde silencieux. »