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Freerando en Isère : poudreuse confidentielle au Collet d’Allevard

Tout au nord de la chaine de Belledonne se trouve une petite station discrète et familiale : le Collet d’Allevard. Paradis des pistes bleues, le domaine skiable vient border la crête des Plagnes à son point le plus haut. Derrière, le vallon sauvage de Bens est entouré de sommets de plus grande ampleur, Grands Moulins, pic du Frêne et Grand Miceau en tête, qui constitueront le panorama de ce petit versant propice à la freerando et à la neige poudreuse.

Dur hiver que cette saison 2023. La neige n’aura sonné que deux fois et pour trouver de la neige poudreuse, il aura fallu être opportuniste. Mais n’est-ce pas là l’essence du ski de rando : chercher (et trouver) la bonne neige au bon moment, au bon endroit ?

Sur l’itinéraire de ski de rando balisé de Super Collet, un jour de poudre. ©Ulysse Lefebvre

C’est lors de la première chute de neige que nous avons misé gagnant sur cette crête des Plagnes que les skieurs alpins aperçoivent depuis le haut du télésiège éponyme (2088m). Au programme aujourd’hui : freerando ! Comprenez : du ski de randonnée aidé par quelques remontées mécaniques, une aide mais aussi un moyen de démarrer la journée par quelques hors-pistes de proximité. Facile à Super Collet : le domaine est très ramassé et les lignes transversales qui coupent les pistes sont autant de tours de chauffe pour la suite.

Tours de chauffe et Chartreuse à l’ouest. ©UL

Les îles des Bauges à l’est. ©UL

Les plus sportifs pourront se passer de remontées mécaniques en montant les 450m de dénivelé positif depuis le bas de Super Collet jusqu’au sommet du télésiège des Plagnes. Un itinéraire tracé serpente à main gauche du domaine, vers le col de l’Occiput (1868m) puis le sommet. Certains jours, on y a trouvé de la belle neige non tracée !

Sur la crête des Plagnes, le Grand Miceau (2631m) en toile de fond. ©UL

Rayer les Plagnes

Une fois en place sur la crête, le choix est paradoxalement assez vaste. Le versant à skier n’est pas immense et l’on se contentera bien souvent d’en skier le haut, avant de tomber dans la forêt de St Hugon. Mais si l’on trace un périmètre allant du chalet d’Orgeval au refuge de Claran, les lignes sont très nombreuses et variées. L’inclinaison varie et l’on peut trouver de courts passages raides. Quelques arbres donnent aussi une tonalité backcountry à la descente. Ailleurs, voilà un pan de neige homogène pour tracer des grandes courbes.

On préferera y skier le matin pour trouver un maximum de neige froide mais il faut bien avouer qu’avec le soleil de l’après-midi, le coin prend des allures bucoliques plus qu’agréables. De toutes façons, étant donné le dénivelé modéré (300 à 400m), il est intéressant de prévoir au moins deux descentes (et donc une remontée) pour profiter un minimum du secteur.

Et gaffe à la fausse impression de sécurité : même si le dénivelé et la pente ne sont pas dignes d’un Bec des Rosses à Verbier, les skieurs locaux vous diront que le secteur peut être piégeux, notamment en cas de grosses chutes de neige. Prenez le temps de jeter un oeil depuis la crête aux éventuels départs d’avalanche. Notez bien également que le réseau ne passe pas là-bas derrière, ce qui complique un éventuel secours. Et évidemment, ne partez jamais sans DVA, pelle et sonde. 

 

©UL

On remet ça ! ©UL

Refuge de Claran : le hotspot !

C’est un peu exagéré certes : le refuge de Claran est un petit refuge non gardé qui ne paye pas de mine. Pourtant, certains ne s’y sont pas trompés : aujourd’hui, on y rencontre deux snowboarders venus de la Drôme pour rayonner dans le secteur depuis le refuge. Les deux amateurs de splitboard y ont déjà passé deux nuits et apprécient de pouvoir choisir leurs lignes en prenant le temps, loin des foules. D’ailleurs, c’est cocasse, ils nous demandent de ne pas ébruiter l’affaire pour conserver la tranquilité des lieux… connue jusque Valence !

Appelé aussi refuge Edmond Souquet, du nom de ce skieur local qui oeuvra beaucoup pour le développement de la discipline, au Collet d’Allevard notamment, le refuge est équipé d’un poele, de matelas, d’une table et de bancs : rien ne manque pour un hivernage confortable (dans la limite du rustique bien sûr).

En arrivant au refuge de Claran ou Edmond Souquet. ©UL

©UL

Nous ne descendrons pas plus bas, préférant remonter vers le col de Claran (1956m) pour faire une boucle et ne pas abimer la poudre du versant descendu… afin de mieux y retourner pour une deuxième descente, cette fois en visant les espaces les plus ouverts, pour skier plus large et plus vite.   

©Virginie Lacroix

Croyant faire une petite journée de ski, on ne regarde pas le temps passer et on se laisse prendre par la nuit qui arrive. Ce n’est pas plus mal : ici rien ne menace une arrivée en sécurité dans la station. La crête des Plagnes est suffisamment large pour avancer sereinement et il faudra seulement prendre garde de passer avant le ballet des dameuses qui démarre vers 17h30.

Ces derniers moments tardifs en montagne, empreints de solitude, sont finalement assez rares. Souvent, lorsque le jour décline, on accélère le pas pour ne pas être pris par la nuit. Ici, on sait que le retour est aisé et finalement assez court. Il suffit de repasser la crête des Plagnes pour revenir à la civilisation. Tellement facile qu’on y reviendra vite, tracer de petites lignes de freerando en toute tranquilité.

La brume monte et le soleil décline : il est temps de rentrer, tranquillement. ©UL

Massif du Belledonne, Station du Collet d’Allevard
Crête des Plagnes, 2096 m, versant nord-est

Accès 
Soit à peaux de phoque depuis la station de Super Collet (1639m), par l’itinéraire de ski de randonnée balisé.
Soit en partant d’un peu plus bas, depuis Pré Rond (1554m).
Soit depuis le haut du télésiège des Plagnes (2089m)

Topos 
Aucun topo pour ce petit secteur discret, hormis quelques infos sur le site du Collet d’Allevard. Tracez vous-mêmes les lignes qui vous plaisent.

Infos

Station du Collet d’Allevard