Il est l’un des visages actuels de l’alpinisme, et l’un des rares à en vivre. Charles Dubouloz n’a pas attendu de réussir les Grandes Jorasses en solo (Rolling Stones en 2022) pour connaître ce feu intérieur qui le mène vers les grandes ascensions. Il a choisi d’être alpiniste professionnel. Et ne cache pas essuyer des critiques. Lui dit penser à l’avenir et à celui de sa fille. Vivre de l’alpinisme de haut-niveau plutôt que d’en rêver : Charles Dubouloz l’assume. Confidences d’un homme libre, recueillies lors d’une journée de ski à Avoriaz avec Vuarnet.
Tu es l’un des rares alpinistes professionnels en France. Pourquoi si rare ?
Charles Dubouloz : Oui, il n’y a pas beaucoup de monde. En fait, être professionnel du vide – comme écrivait Desmaison – ce n’est pas évident. En alpinisme rien est encadré, tout est libre. Personne ne sait qui est le meilleur, le moins bon, ou moyen. En basket, en foot c’est encadré. L’alpinisme c’est à l’appréciation de chacun. En plus de ça, dans ces pratiques alpines très décalées par rapport au monde du sport encadré, personne ne viendra jamais te chercher pour te dire que tu lui plaîs ou quoi. Donc moi je suis allé chercher les sponsors, de manière assumée. Après, tu as le regard des autres. Celui qui peut un peu plus te toucher c’est le regard des autres alpinistes, tes collègues qui parfois me jalousent.
Était-ce différent avant ?
Charles Dubouloz : Je pense que les alpinistes ont connu un
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