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Chamonix 1924, ou comment l’alpinisme a failli entrer dans l’olympisme

La patinoire des Jeux olympiques d’hiver de Chamonix, en 1924. ©Fonds Auguste Gay-Couttet/Archives municipales de Chamonix Mont-Blanc.

Si l’escalade est officiellement une discipline olympique depuis les Jeux de Tokyo de 2020, il n’est pas question pour l’alpinisme d’entrer dans le giron olympique. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Avant la Seconde Guerre mondiale, trois équipes d’alpinistes ont reçu un prix olympique, dont le premier décerné à Chamonix, à l’issue des premiers Jeux d’hiver de 1924, dont on célèbre le centenaire.

Nous sommes au matin du 5 février 1924, plusieurs centaines de personnes sont réunies dans le Stade de glace flambant neuf qui vient d’accueillir la « Semaine internationale des sports d’hiver », bientôt requalifiée comme première session des Jeux olympiques d’hiver. Le baron Pierre de Coubertin, président du Comité international olympique, égrène les félicitations et remerciements d’usage à tous ceux qui ont contribué au succès de l’événement. Parmi les dix-sept délégations présentes, les vainqueurs de chaque épreuve reçoivent leurs médailles en hockey, patinage artistique, ski de fond, bobsleigh ou encore saut à ski. Autant de sports qui – de fait – font leur entrée dans la liste des disciplines olympiques. 

Mais la distribution ne s’arrête pas là et devient un peu plus surprenante. À la toute fin de cette cérémonie de clôture, Pierre de Coubertin demande au colonel Edward Lisle Strutt de rejoindre l’estrade des officiels. Que vient faire là ce militaire ? Deux ans plus tôt, il a fait partie de l’expédition des Britanniques à l’Everest, dirigée par Charles Bruce, et dont un certain Georges Mallory était également membre. Une tentative par le