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Une Pierra avec Papa

Pierra Menta Mathéo

Mathéo Jacquemoud a tourné une page avec le ski alpinisme en compétition. On aurait pu l’imaginer faire du gras dans un fauteuil devant la télé (ce serait mal le connaître), mais c’est un sportif de haut vol et épanoui qui nous revient cette année sur la Pierra Menta 2018. Non pas pour la gagne mais pour « boucler la boucle » avec celui qui l’a initié à la montagne et au ski quand il était tout gamin, son papa Daniel.

Il est des rêves qui vous maintiennent éveillé jour et nuit. De ceux qui vous hantent, vous construisent et vous détruisent. Le rêve de Mathéo Jacquemoud, c’était gagner la Pierra Menta. Un rêve éveillé qu’il a réalisé à deux reprises en 2013 et en 2016. C’est ce rêve qui l’a construit en tant qu’athlète de haut niveau mais qui a aussi égratigné l’éternel gamin à la bouille rondouillarde, comme on traverse un roncier de mûres. L’avantage avec ce genre de traversée, c’est que ça pique un peu mais qu’on en ressort avec les poches pleines d’expériences à déguster sur le chemin du retour ou à cuisiner une fois au chaud à la maison. Et visiblement, la recette fait des merveilles.

Tel père, tel fils… ou presque

S’il n’a jamais eu l’esprit de compétition comme son fils, Daniel partage avec Mathéo le même goût de l’effort. Celui qui fait mal, celui qui laisse un goût de sang dans la bouche (la confiture de mûres sera pour l’après). Passionné de ski de rando surtout, de nature beaucoup, il partage très tôt ses sorties en montagne avec ses enfants mais le fiston ne restera pas longtemps derrière et à 13 ans seulement, c’est lui qui emmène son papa faire la traversée de la Meije.

Coéquipier coach et fiston poule

Pour sa troisième participation à la Pierra Menta, Daniel s’est donc trouvé un coéquipier de rêve. Quoique dans l’effort, on se demande quand même si c’est un rêve ou un cauchemar tant la limite est aussi ténue qu’un taux de glycémie après 10 000m de D+.

 

Je l’ai surtout aidé à gérer son effort et sa récup’.
La Pierra c’est beaucoup sur la récupération entre les étapes.
Après, j’ai quand même bien fait le tire-cul pour qu’il fasse au moins une course à bloc dans sa vie!

Et s’il n’est pas compétiteur, Daniel a tout de même enfilé un dossard alors il surveille le classement : « Normalement, je suis plutôt dans les 130. Là c’est sûr qu’avec Mathéo qui mule devant, je gagne 30 places sans trop me mettre dans le rouge. ».
Il y avait 2 autres équipes « père-fils ». Les trois binômes ont aussi partagé le voyage ensemble. Ils ont appelé ça le « challenge père-fils ». On ne sait plus si c’est les coéquipiers qui se tirent la bourre entre eux ou les équipes qui cherchent à grappiller des places. Même à l’arrière du classement, la compétition est à tous les étages.

Il y avait deux autres équipes « père-fils ».
Les trois binômes ont aussi partagé le voyage ensemble.

CSP : retraité hyper-actif

Mathéo a donc tiré un trait sur la compétition mais pas sur le haut niveau visiblement. Quand la plupart des coureurs sentent leur fin proche et la fin de la course à des années lumières, monsieur se balade en tenue du dimanche matin. Pas de combi, pas de chaussures en carbon et tout juste une trace de sueur sur le visage à l’arrivée. 2500 de déniv’, ce n’est que son quotidien…

Alors comme les conditions étaient bonnes à la fin de la première journée, il est remonté en haut du Grand Mont pour se faire un petit vol en parapente. « Une bonne journée ! » comme il dit.

Quelques jours après la course, c’était la course au boulot pour Daniel et Mathéo courrait à l’aéroport histoire de changer d’air avant de nouveaux gros projets en montagne. Cette Pierra Menta était une parenthèse, un beau voyage en famille (Catherine, la maman de Mathéo était aussi sur place et dormait dans le Van) et s’il n’est pas sûr qu’on revoit un Jacquemoud père ou fils sur la Pierra, vous les croiserez là où ils se sentent le mieux : en montagne.