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Nouvelle accélération de la dégradation des glaciers alpins

Bilan 2022-2023 première partie

Massif du Mont-Blanc, la Mer de Glace, le 27 mai 2023. ©JC

Après les étés 2003 et 2015, la succession des étés caniculaires 2022 et 2023 marque un troisième coup d’accélérateur dans la crise climatique que connaissent les Alpes et plus largement l’Europe et le Monde. Face à des records de température, la haute montagne a eu bien du mal à tenir son rang. À tenir tout court, même. Si la science peut apporter des chiffres en temps réel lors de ces épisodes souvent inédits, il lui faut toutefois du temps pour que les données soient compilées, analysées, discutées, soumises à la critique des paires et finalement publiées… Au cours du second semestre 2023, le caractère exceptionnel des conséquences de l’été 2022 commence seulement à faire l’objet de publications scientifiques internationales, qu’il s’agisse des glaciers ou du permafrost. 

Avec une fonte nivale puis glaciaire très précoce, les premiers impacts se sont faits très tôt ressentir sur le ski d’été (Figure 1). Des chercheurs suisses et allemands ont comparé le nombre de jours d’exploitation du ski sur glacier dans les Alpes pour trois années (2011, 2018 et 2022) et pour l’Autriche sur trois saisons (2020, 2021 et 2022)1. Les résultats indiquent une diminution considérable de l’activité en 2022 à l’échelle de l’ensemble des Alpes (-45 % par rapport à 2011).

En Autriche en 2022, le nombre de journées skieurs a atteint son plus bas niveau. Un simple prolongement des tendances actuelles devrait conduire à la disparition du ski alpin d’été d’ici quelques années. Dans le même temps,