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Baudrier, attention au syndrome de suspension

En haute montagne, le poids du sac comme facteur aggravant en cas de chute : le grimpeur a alors plus de risque de s'épuiser dans son harnais. ©Jocelyn Chavy

Sauvé grâce à son baudrier, puis décédé à cause du même baudrier : une contradiction impossible ? Chacun sait que le harnais reste le meilleur moyen de sauver la vie des grimpeurs comme des travailleurs en hauteur. Mais si la victime d’une chute se trouve bloquée sans pouvoir trop bouger, c’est là qu’intervient le syndrome de suspension qui peut mener à des évanouissements puis, parfois, à la mort. Des chercheurs d’Eurac Research ont planché sur le sujet. Pas de certitudes mais quelques pistes pour comprendre et éviter ce syndrome méconnu.

Le syndrome de suspension est un phénomène mystérieux qui intrigue autant grimpeurs que scientifiques. Chaque alpiniste a pourtant en tête l’image du corps de Toni Kurz, alpiniste allemand mort à quelques mètres des secouristes alors qu’il tentait la première ascension de la paroi nord de l’Eiger en 1936 avec Andreas Hinterstoisser, Willy Angerer et Edi Rainer. Si on comprend bien que l’épuisement et le froid aient eu raison de Kurz, les secours de l’époque ne se doutaient sûrement pas de la présence d’un autre facteur aggravant pour un alpiniste pendu de longues heures dans le vide : le syndrome de suspension. 

 

Ce n’est qu’à partir des années 70 que la communauté médicale a commencé à étudier certains cas rapportés dans la presse: les sauveteurs ne comprenaient pas pourquoi les grimpeurs qui sont tombés et sont restés accrochés à la corde sont morts subitement même s’ils n’avaient pas subi de traumatismes important. Pour comprendre le fonctionnement du