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L’embarras du choix

C’était un dimanche, l’une de ces soirées grand écran où les montagnes du monde s’invitent avec bonheur en ville. Des films d’aventures, de défis et de voyages.
Ces soirées dont on sort des rêves plein la tête, des fourmis plein les jambes, jurant à qui veut l’entendre et d’abord à soi-même qu’il en est fini de l’immobilité, banni de l’étriqué. L’élan a cela de contagieux. Puis la promesse du mouvement s’essouffle, l’envie de poudre d’escampette résiste rarement à la nuit. Lundi matin, huit heures plaignantes, l’aspirant à l’itinérance lointaine reprend sa place dans le trafic jusqu’au prochain rappel au désordre. Jour ouvré, drôle de nom pour ce lundi qui ferme la porte à nos désirs, la veille encore, les plus affirmés.
À l’entracte, les deux hommes sont sortis en même temps de la salle de projection, ils se sont mis à discuter. Le premier avait atterri le matin même du Népal, s’accordait quelques jours de douche chaude et de baguette tradition avant de reprendre le vent, direction la Géorgie. Il le disait sans fierté aucune, la discussion n’était que celle des jours d’en ce moment et de la façon qu’avait eu chacun à les occuper.
– et beh, ça va la vie !  Népal, Géorgie et après… Nouvelle Zélande ?
– Exactement. Comment le savez-vous ?
Le voyageur répondit d’un ton un peu agacé, il en était à la seconde phase.
Car dans le rapport qu’entretient le voyageur aux autres, il y a deux phases. Dans la première,