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De la soupe 2.0

De temps à autre, j’observe vivre Noa. En montagne, au dehors et partout où sa curiosité le mène. Je ne suis pas jaloux de ses 17 ans, c’est tout de même un sacré bel âge ; sur l’instant, on ignore qu’ils ne sont pas éternels et c’est sans doute mieux ainsi.
Noa s’intéresse à ce que les anciens pensent des gens de son âge. D’habitude, les jeunes s’en moquent ou alors, c’est pour mieux se construire, contre. Là, non, Noa voudrait comprendre.
Comprendre, entre autres choses, pourquoi, chez les vieux, il est si de bon ton de moquer les réseaux sociaux. Chacun y va de son effet de manche contre ces réseaux pour asociaux. Ces machins seraient le royaume des proximités en carton, de la vacuité, de l’inculture et de l’égotisme décomplexé. Et passons sur l’impudeur. Tellement de tares que c’en est louche.
Noa en est de ces réseaux, pourtant je ne lui vois rien de tout cela. Il a lu de bons bouts de Rimbaud, il sait accorder le COD même avec avoir et son adolescence ne désemplit pas d’amitiés sincères, celles qui rient en bande et dorment à la belle étoile, des ardeurs de voyage et de vie romanesque plein la tête. Je l’ai même vu parler au ciel. Un pouce bleu ne lui suffit pas toujours pour dire son amour des choses et des gens, il sait et goûte aux autres modes, les yeux dans les yeux d’une douce soirée, une lettre écrite à la