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Chameau de Camel

Nous entretenons avec notre camelbak une relation totale.
Soit nous l’excluons strictement de notre existence. Soit nous lui vouons un amour sans bornes. Jamais la nuance ne s’invite aux histoires passionnelles. Cette binarité se double d’un mode alternatif : des séquences de notre vie où se priver du camel est inenvisageable et où l’on joue du prosélytisme à qui pourrait douter de ses vertus, d’autres où l’on ne veut plus en entendre parler, jusqu’à douter de la santé mentale de ceux l’utilisant. À chaque fois, on considère son choix comme le meilleur, comme définitif et irréversible puis l’on bascule dans l’autre extrême. C’est ce que les psychiatres appellent le pendule du chameau.
Rappelons aux profanes qu’un camelbak est une poche à eau logée dans le sac à dos, prolongée par un tuyau – propre trois sorties puis vite colonisé par une fratrie de champignons – dont l’intérêt est de s’hydrater sans déménagement complet du sac. Cet astucieux matériel autorise donc de boire sans faire une pause, c’est une des raisons pour laquelle certains trouvent cette invention très inadaptée à leur gestion de l’effort et à leur excuse merveilleuse pour s’arrêter : boire un coup. Boire est en effet le tout premier prétexte pour stopper son effort, viennent ensuite le lacet, l’interrogation sur le nom d’un sommet du panorama, le coup de fil à un ami et enfin pour ceux n’en pouvant vraiment, vraiment plus, la mort. On peut dire camelbak ou camelbag selon si l’on préfère insister sur la