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« C’est combien le risque aujourd’hui ? »

Les rédacteurs de Bulletin d’estimation du Risque d’Avalanche ont dû rater l’examen d’huissier de justice. Ils ont alors cherché un autre boulot à fort taux de mécontentement. Et ils ont trouvé. Certains ont fini pervenches, d’autres perce-neiges, consacrant leur quotidien à prédire le danger d’avalanche par un petit chiffre. De 1 à 5. Aujourd’hui tout se mesure, le danger n’échappe pas à la règle de la règle. Leur part masochiste est satisfaite. Soit ils surévaluent le danger et des hordes de skieurs frustrés d’avoir délaissé les plus belles pentes leur tomberont dessus. Soit ils sous-évaluent le danger et la communauté glissante blâmera leur inconscience. Soit ils sont justes et l’on dira que c’est un sacré coup de bol. Même s’ils aiment ça, se faire engueuler, à la longue, les lasse. Ils suivent donc des cours d’atténuation rhétorique et de syntaxe évasive avec leurs collègues de Météo France. De probables déclenchements d’avalanche hypothétiques de taille modérément moyenne mais parfois importante ne sont pas à exclure dans quelques pentes localisées ou plus ou moins étendues. Merci. C’est le joker du ciel de traîne imposé par notre siècle procédurier. Lorsque Météo France annonce beau temps, elle précise systématiquement qu’un ciel de traîne pourrait jouer les trouble fêtes afin de se prémunir contre un procès en fausse bonne nouvelle. L’autre astuce est de signer le bulletin par un pseudo. Parfois, c’est un peu gros, personne ne peut raisonnablement s’appeler Giezendanner.

Même s’ils aiment ça, se faire engueuler, à la longue, les lasse.