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Bourses Expé | L’école de l’aventure

Quatre jours ! C’est le temps qu’il vous reste pour candidater aux Bourses Expé, dont Alpine Mag est partenaire. Alors go !
Plus qu’un coup de pouce matériel et financier, les Bourses Expé apportent aux apprentis explorateurs tout le soutien dont ils auront besoin. Explications et retour sur une belle expédition lauréate en 2017, dans les montagnes du Pakistan.

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ette année encore, pour leur 26e édition, les magasins Expé offrent leur soutien et celui de leurs partenaires aux meilleurs projets d’exploration avec les Bourses Expé. Que vous soyez grimpeur, alpiniste, slackeur, spéléologue, vététiste, marcheur ou kayakiste (liste non exhaustive !), votre projet peut bénéficier de ce soutien. Si une enveloppe d’aide sonnante et trébuchante sera une bonne mise de départ, les partenaires des Bourses Expé apportent également leur aide et leur savoir-faire pour bien préparer l’expé, puis bien la raconter. Cela passe par du matériel bien sûr, de la corde au réchaud en passant par les chaussures, les lunettes ou les sacs à dos. Mais aussi par une formation à la photo et à la vidéo « outdoor » proposée par Alpine Mag pendant deux jours, en immersion en montagne. Les bonnes pratiques des réseaux sociaux seront aussi abordées par un autre partenaire sans oublier les formalités administratives, pour ne pas rester bloquer dans une ambassade au bout du monde ou encore les bases des premiers secours pour ne pas mourir trop vite, voire pas du tout.

Pumari Chhish ou pas chiche ?

Symon Welfringer et Jérémy Stagnetto sont deux des lauréats de l’édition 2017. Symon nous raconte son expé au Pakistan, dont il a su tirer le meilleur et même de nouvelles idées en lien avec son travail de prévisionniste chez Météo-France, et ce malgré les changements de programme, inhérents aux voyages au bout du monde.

 

 

 

L’été dernier durant les mois de mai et juin, j’ai eu l’occasion de découvrir les montagnes du Pakistan. Ce pays d’Asie centrale propose une culture très atypique et regorge surtout des plus belles montagnes de la planète. C’est là qu’avec mon compagnon de cordée Jérémy Stagnetto, nous avons repéré un sommet vierge dans le massif de l’Hispar Muztagh situé à l’ouest du haut Karakoram. Le Pumari Chhish East culminant à près de 6800 m est alors devenu le sujet principal de nos rêves et discussions. Le sommet sud avait été gravi par la cordée Graziani-Trommsdorff en 2007. Leurs informations sur cet endroit très reculé d’Himalaya nous ont été d’une grande valeur.

Pour voyager dans cette partie du monde, nous avons du être accompagnés d’un agent de liaison, personne ayant pour rôle de vérifier que nous respectons la montagne et que nous restons bien sur les montagnes pour lesquelles nous avons payé le permis. Cette personne nous a également d’une très grande aide dans l’organisation de nos déplacements dans ce pays où les touristes se font rares. Ainsi, au-delà de la grimpe, nous avons tissé une réelle amitié avec Sadru, notre agent et avec tous ses amis de la vallée dans laquelle nous avons passé du temps au retour.
L’une des clés de la réussite d’une expédition d’alpinisme est le routage météo, j’ai une certaine expérience dans le domaine dans la mesure où je travaille en tant que prévisionniste dans les Alpes mais cette fois, c’est moi qui pars et mes collègues qui m’aident.

 

 

L’aventure même sans sommet

L’objectif principal du voyage n’a pu être atteint car mon compagnon de cordée a subi plusieurs MAM (« Mal aigü des montagnes ») à répétition dès qu’il montait à une altitude supérieure à 5000 m. Nous n’avons donc pas pu finaliser notre acclimatation pour l’objectif prévu. L’importante fatigue due à ces soucis d’altitude a obligé Jérémy à rester à un camp vers 3500 m, seule altitude à laquelle il arrivait à récupérer. J’ai pour ma part tout de même pu profiter du séjour en finalisant mon acclimatation seul en ouvrant quelques pentes de neige au-dessus du camp de base. J’ai ensuite pu ouvrir un itinéraire de plus grande ampleur sur un sommet encore vierge culminant vers 6000 m. Cet itinéraire de près de 2000 m de dénivelé comportait plusieurs passages techniques dans lesquels j’ai dû m’auto-assurer. J’ai nommé le sommet gravi Chapati Peak, en référence au pain local qui était notre principale source d’alimentation.

Ouvrir un itinéraire d’alpinisme sur des sommets encore vierges, même de faible ampleur, a été pour moi une découverte salvatrice, j’ai réellement eu le sentiment que toutes les choses pour lesquelles je me passionnais étaient réunies dans cette expédition : grimpe, découverte et aventure.

Finalement, cette expédition fut une expérience incroyable de par ses nombreuses découvertes autant sur le plan culturel que sportif. Je reste très motivé pour l’alpinisme de haute altitude et prévois de repartir prochainement pour une nouvelle tentative. Le fait de pouvoir lier ces expériences avec la météo ajoute un autre intérêt et j’aimerais à l’avenir pouvoir collecter plus d’informations, par exemple nivologiques (étude du manteau neigeux), pour mieux appréhender les conditions dans ces zones du globe encore peu connues, mais également tenter d’améliorer les méthodes de routage en faisant le bilan des situations météo rencontrées sur cette expédition.