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Apprendre les bases de la photographie avec Creative

Le premier workshop photo Alpine Creative a été l’occasion de revoir 3 bases de la photographie : la composition, l’ouverture, et la vitesse. Explications avec les stagiaires des Bourses Expé.

Le weekend du 15 avril se déroulait le premier workshop photo Alpine Creative. Et avec déjà des semi-professionnels de l’image : les lauréats des Bourses Expé, qui sont venus à St-Pierre-de-Chartreuse pour apprendre et se perfectionner en photo – et en vidéo. Qui dit sponsoring – en l’occurrence celui de la chaîne de magasins spécialisés Expé, dit une certaine obligation de résultats en matière d’images. Fini le temps où il suffisait de ramener quatre ou cinq images potables : aujourd’hui, avec les réseaux sociaux et internet, les expéditions (et leurs membres) même amateur ont bien compris l’intérêt de ramener de la belle image. L’équipe de photographes professionnels Alpine Creative – Nacho Grez, Ulysse Lefebvre et Jocelyn Chavy a passé deux jours avec ces alpinistes, voyageurs, futurs aventuriers qui ont vocation à « mieux » raconter leurs expéditions au bout du monde.

Certain(e)s de ces passionné(e)s d’aventure n’en sont pas à leur coup d’essai, loin de là : en l’occurrence l’un des lauréats des Bourses Expés n’est autre qu’Antoine Girard, le spécialiste du vol bivouac « extrême » (et auteur d’un survol du Broad Peak au Pakistan !). Habitué des images (fixes ou vidéo) à la GoPro, Antoine a pu perfectionner son workflow avec une prise en main de Lightroom et améliorer le développement de ses images. Comme les autres stagiaires, un atelier pratique lui a permis de booster sa technique narrative. Mais avant cela, il fallait revoir, sur le papier, puis en extérieur, les bases de la photographie : la composition, l’ouverture, et la vitesse.

Le 15 avril chez Raidlight à St-Pierre de Chartreuse : la formation Alpine Creative accueille les stagiaires des Bourses Expé. ©Jocelyn Chavy

La composition

Bien sûr, la composition d’une (bonne) image est une histoire subtile, mais des règles existent pour réussir de belles images. La règle des tiers est une vraie base : placer son sujet à un tiers du bord de l’image, ou placer l’horizon aux deux tiers supérieurs de la photo garantissent des résultats valables. Les stagiaires du workshop ont ainsi pu se souvenir de cette règle des tiers – qui comme toutes les règles, peut être faite pour être non respectée ! Ainsi l’originalité et la réussite d’une photo peut résider dans d’autres choix, dictés aussi par l’évolution du regard et des formats d’image (le format carré, populaire sur Instagram). Ensuite, il y a le choix de shooter serrer (ou grand-angle), de shooter diaphragme ouvert ou non (mais nous allons y venir). Le cadrage et la composition est donc une affaire de règles, que l’on casse parfois. Et en expédition comme en photographie « pure », l’essentiel est souvent de shooter au bon moment, en s’aidant des règles de base de la composition, la règle des tiers, pour obtenir en quelques secondes à peine la bonne image (si la scène dure plusieurs secondes !).

Nacho Grez explique les bases de la composition en photo. Au centre, illustration de la règle des tiers. À droite : comment faire sans en optant pour une composition originale. ©Ulysse Lefebvre

L’ouverture

Le choix d’une ouverture fait partie, avec la vitesse et l’ISO, du triangle de l’exposition, ce qui va donner une photo correctement exposée (ou exploitable en post-traitement, ce qui laisse de la marge !). L’ouverture du diaphgrame de l’objectif contrôle la quantité de lumière qui va entrer sur le capteur de l’appareil numérique. La vitesse, c’est la durée pendant laquelle on va laisser entrer cette lumière. Et enfin, la valeur ISO, c’est la sensibilité choisie du capteur à la lumière : mais cette valeur a aujourd’hui moins d’importance, du moins en shooting de jour, puisque tous les appareils numériques font des bonnes images jusqu’à 1600 ISO environ. Le « choix du diaph » est crucial en photo outdoor : quand on veut isoler la main d’un grimpeur, ou au contraire isoler son visage en floutant sa main, il faut « ouvrir le diaphragme », c’est à dire choisir une petite valeur, voire la plus petite disponible pour un objectif donné. Une petite valeur comme f/2.8 correspond à une grande ouverture, ce qui laisse entrer beaucoup de lumière mais réduit la profondeur de champ. D’où le flou généré par le choix de cette valeur. Si par contre on voulait avoir l’ensemble grimpeur et main du grimpeur tout net, il aurait fallu choisir une petite ouverture, soit une grande valeur (f/11 et au-delà), pour que la scène soit entièrement nette. Mais une bonne photo, c’est souvent un « choix » de l’œil du photographe et l’outdoor n’y déroge pas : c’est pourquoi le flou d’une partie de l’image a souvent son utilité : dans les deux exemples ci-contre, on en voit l’intérêt, que ce soit pour une photo d’escalade « percutante » ou pour faire un focus sur une marque partenaire.

Deux illustrations de photo outdoor à grande ouverture de diaphragme, qui laisse une partie de l’image floue tandis que le regard est attiré par la partie nette de l’image. ©Ulysse Lefebvre

Après une session théorique, retour dans les bois pour les stagiaires Alpine Creative. ©Nacho Grez et Ulysse Lefebvre

La vitesse

La vitesse d’obturation, ou le temps de pose, correspond à la durée pendant laquelle le capteur reçoit la lumière, c’est-à-dire la durée pendant laquelle l’obturateur reste ouvert – l’obturateur étant un rideau entre le capteur et l’objectif. Un long temps de pose est utile pour les scènes faibles en lumière – comme le bivouac – tandis qu’un temps de pose très court permet de figer le mouvement. Mais là encore, c’est une question de choix car on peut vouloir représenter le mouvement, celui de l’eau d’un torrent ou celui d’un traileur en pleine action. Jouer sur le temps de pose permet d’obtenir des effets « spéciaux ». Bien sûr, plus on fait le choix d’une vitesse lente, plus la lumière va rentrer longtemps sur le capteur : il faut donc « fermer le diaph », c’est-à-dire choisir un grand chiffre d’ouverture (par ex. f/16), pour éviter la surexposition. A l’inverse, quand on fait le choix d’une vitesse très rapide, par exemple pour figer un skieur, il faudra compenser en « ouvrant le diaph », c’est à dire choisir une petite valeur (f2.8 par ex.) qui réduira d’autant la profondeur de champ. En photo outdoor comme en photo tout court, il s’agit à la fois d’exploiter au mieux les règles de base de la photographie, celle de la composition, et les limites de l’appareil lui-même. Ou de l’objectif : on aimerait tous avoir tout le temps un objectif lumineux f/2.8 en escalade, mais le poids de celui-ci, spécialement si c’est un zoom à valeur constante, limite aussi l’usage !

En haut, l’atelier pour illustrer le mouvement. ©Ulysse Lefebvre. En bas, les boîtiers Sony à stabilisation intégrée permettent de shooter à 1/8ème de seconde à main levée… ou presque. ©Jocelyn Chavy.

Réflexion et travail sur la narration en photo, avec Antoine Girard le parapentiste et Lara Amos l’apirant guide. ©JC/UL/NG.

En photo outdoor, il s’agit à la fois d’exploiter au mieux les règles de base de la photographie, et les limites de l’appareil lui-même.

Les stagiaires se lâchent pour créer une story. ©Jocelyn Chavy

Conclusion

Heureux stagiaires (qui vont bientôt tous partir en expé !) : ils ont pu améliorer leurs techniques de prise de vue, de développement, mais pas seulement : il s’agit aussi d’apprendre comment raconter une histoire avec un portfolio d’images réduit. Le workshop Alpine Creative les a poussés à penser leurs images avant de déclencher, à mieux s’organiser, à être créatifs en photo outdoor. À quand votre tour ?

Toutes les infos sur les prochains workshops Alpine Creative.

En haut, débriefing des stories créées par les stagiaires. ©Jocelyn Chavy

Bye bye la Chartreuse ! ©Ulysse Lefebvre